A PROPOS DU TAIJI QUAN style WU par HAO YINRU (Wang Mu Yin)

Le Taiji Quan style Wu (1) est reconnue comme une grande école des arts martiaux chinois, il peut aussi s’appelé Taiji Quan style Hao (2)..
Il date de la dynastie des Qing sous le règne de l’empereur Xian Feng (3), fondé par le Maître Wu Yu-xiang né à Yongnian dans le Hebei en Chine.
La contribution sur le plan de la théorie et de la pratique de ce style est grande pour le développement du Taiji Quan en général. Le style martiale du Taji Quan s’est fait connaître du grand publique justement à l’époque de Wu Yu-xiang qui durant sa vie a découvert une oeuvre majeure, un livre intitulé : la grande œuvre « Taiji Quan » de Wang Zhong-yue perdu jusqu’alors.
Il s’agit là bien d’un point de départ, ce document marque le début d’un nouveau style, synthèse des styles de Chang Qing-Ping (style de Zhao Bao) et de Yang Lu-chan (style de Chen Jiagou) .
En ce sens, le style Wu est incontournable pour celui qui veut étudier les origines du Taiji Quan.

Origines, développement et caractéristiques sont 3 facteurs essentiels pour connaître du Taiji Quan style Wu.

1. Etablissement du style Wu

Maître Wang Heqing appelé familièrement Yu-xiang était siucai (4) sous les Qing. Il avait 2 grands frères Wu Cheng-qing et

WU YUXIANG – (1812-1880)

Wu Ru-qing. Tous trois était passionnés d’arts martiaux et avaient hérité une connaissance des ancêtres dans ce domaine.
A la fin des Daoguang (5) leur compatriote Yang Lu-chan est retourné à Chenjiagou dans le Henan. Wu Yu-xiang l’a alors rencontré et a pratiqué avec lui. La famille de Wu Yu-xiang étant aisé elle permit à Lu-chan de n’avoir aucun souci du quotidien, ce qui lui permis d’enseigner de tout cœur.

Les 2 frères de Wu Yu-xiang, cherchaient tous deux à réussir une carrière officielle, tandis que lui restait dans sa région et s’occupait des affaires de la famille.
Parfois il donnait des cours et le reste du temps il pratiquait et étudiait les arts martiaux. Il ne fait aucun doute qu’il était très doué pour les arts martiaux et avait des capacités exceptionnelles.

Provenant d’une famille riche, il pouvait faire venir des personnes fortes et courageuses afin de tester sa technique sur eux. Ainsi il fit de grand progrès et rapidement l’enseignement de Lu-chan devint insuffisant.
Son frère Cheng-qing réussit l’examen impérial en 1852 et fut nommé maire Wuyang dans le Henan.

A la fin de cet automne Yu-xiang partit rendre visite à son frère en espérant rencontrer le Maître de Lu-chan, Chen Zhangxing pour approfondir sa technique.
En passant par un village nommé Zhao Bao Zhen, il entendit dans une auberge qu’un certain Chen Qing-ping vivait ici. Il apprit aussi que Maître Chen Zhang-xing était tombé » malade et n’enseignait plus. Le lendemain il alla lui rendre visite et appris finalement que son maître était Zhang Yan. Apres avoir discuté il fut persuadé que son style était différent et inconnu. Cette rencontre inattendue le transporta de joie, il changea d’idée et devint l’élève de Chen Qing-ping.

A cette époque Chen Qingping avait un procès concernant un terrain, en s’apercevant que le frère de Wu Yu-xiang avait du pouvoir, il lui demanda de l’aider. Wu Yu-xiang le fit volontiers et ainsi Chen Qing-ping continua à lui enseigner de bon cœur. Grâce à son talent Wu Yu-xiang perça les secrets et perçut la profondeur de ce style après seulement un peu plus d’un mois de pratique.

C’est alors qu’un événement incroyable se produisit, c’est par hasard que WuYu-xiang se rendant dans une boutique de sel à Wuyang découvrit l’oeuvre sur le Taiji Quan de Wang Zhong-yue.
En le lisant il comprit qu’il détenait un trésor. A son retour dans le Hebei, il fit venir son neveu Li Yi-yu à sa maison et lui dit « Maintenant la vraie chose (la théorie du taiji Quan) est avec nous, nous avons qu’à tester. »
Il s’en suivit une pratique attentive et intensive, jours et nuits. Une nouvelle étape fut franchie dans la compréhension 2 ans après. La théorie de Wang était devenue claire subitement. Apres maints raffinements et récapitulations, son style propre pouvait être enfin fondé, un style concis et profond, le style Wu.
Il innova afin que sa pratique soit comprise de tous en écrivant un poème de 10 lignes pour résumer les 13 mouvements en 4 parties. Voilà la naissance de ce que l’on appel les 10 techniques essentielles du corps.
Pour lui-même l’utilisation de 4 mots lui suffisait « Fu, Gai, Dui, Tun » (6).

WU YUXIANG – (1812-1880)

Wu Yu-xiang a été une transition et a ouvert de nouvelles perspectives.
Son rôle a été prépondérant dans le développement du Taiji Quan. Ceux qui en héritèrent et comprirent le mieux ce style furent son neveu Li yi-yu (Jinglun), Qi-xuan et le second fils de Yang Lu-chan, Yang Ban-hou.

2. L’héritage et le développement du Taiji Quan style Wu

Maître Li Yi-yu (1832-1892) était Juren (7). A partir de 1853 il se mit a pratiquer les arts martiaux avec Wu Yu-xiang avec ferveur et volonté

. Il s’impliqua tellement qu’il renonça à sa carrière d’officier pour consacrer sa vie entière à pratiquer le Taiji Quan. Il alla jusqu’à la profondeur du Taiji Quan style Wu et n’hésita pas a tester sa technique sur des gens fort et courageux pour vérifier sa technique. Il écrivit et classa tout ce qu’il comprit du Taiji Quan style Wu. Entre 1880 et 1881 il rédigea des textes définitifs.
Son œuvre : « Wu Zi Jue » (8), « Sa Fan Mi Tue » (9) et « Zou Jia Da Shou Xin Gong Yao Yan » (10).
Il fit des copies manuscrites d’ouvrages sur les styles Wang, wu et Li qu’il distribua à son frère Qixun et à son héritier Hao Weizhen.

HAO WEIZHEN- (1849-1920)

Maître Hao Wei-zhen (1849-1920) de nom personnel He, était grand, très honnête et resta au coté de Li Yi-yu jusqu’à sa mort. Il était très apprécié de ce dernier.
Il pratiqua plus de 10 ans sans s’arrêter, il était donc le seul à maîtriser la vraie technique et fut donc désigné comme héritier du Taiji Quan style Wu.

Il ne s’arrêta jamais de pratiquer, ce qui lui permit d’obtenir une réputation dans toute la Chine, on lui donnait le titre « Hao Lao Wei » Depuis les secrets du Taiji Quan style Wu furent transmis durant 3 générations dans la famille HAO pendant plus de 100 ans. Son second fils Wengui alias Hao Yue-ru (1877-1935) et son petit fils Mengxiu alias Hao Shao-ru pratiquaient le Taiji Quan style Wu depuis leur tendre enfance et arrivèrent à comprendre la profondeur sans attendre l’age adulte. Ils maîtrisaient vraiment l’essence du style.
Le père et le fils Hao Yue-ru et Hao Shao-ru écrivirent des œuvres sur le taiji qui furent un grand enrichissement pour le Taiji Quan classique.

Maitre Wu Yu-xiang et Li Yi-yu étaient des intellectuels qui n’enseignaient pas facilement leur art. Ce n’est qu’a partir de Hao Wei-zhen que le Taiji Quan style Wu s’est rependu. Grâce aux recherches et au

HAO SHAO RU – (1907-1983)

travail de la famille Hao, le Taiji Quan style Wu pris le nom de style HAO à partir du 19 ieme siècle.

Au début des années 60, Hao Shao-ru publia sa première œuvre intitulé: « le Taiji Quan style Wu ». Le nom de « Wu » refit donc son apparition. Néanmoins le style Hao reste le nom original. Si le style Wu a pu se transmettre jusqu’à aujourd’hui et re

ster aussi fidèle aux origines, conserver sa finesse et sa richesse, c’est en grande partie grâce a la famille Hao.

Les 5 générations de grands Maîtres, Wu Yu-xiang, Li Yi-yu, Hao Wei-zhen, Hao Yue-ru et Hao Shao-ru ont tous développé le Taiji Quan style Wu en respectant le principe de l’union de la théorie et de la pratique.

Les œuvres qu’ils ont écrites sont concises, précises et très profondes. Elles ont su résister à l’épreuve du temps et à l’expérimentation. L’ensemble de leur œuvre ainsi que celle de Wang Zong-yue sont considérées comme un trésor dans le milieu du Taiji Quan . Elles s’accordent toutes dans leurs explications sur le Taiji Quan.

La dernière œuvre de Hao Shao-ru : Wu Shi Taiji Quan « le Taiji Quan style Wu » a rassemblé la pensée de Wang Zhong-yu, de Wu Yu-xiang, de Li Yi-yu et des Hao, c’est vraiment une œuvre

complète et extraordinaire sur le Taiji Quan. Dépuis sa publication en 1992, elle a provoqué de fortes répercutions et est très apprécié des chinois et des étrangers.

Wu Shi Taiji Quan paru en 1992

3. Les caractéristiques principales du Taiji Quan style Wu.

Il faut avoir pour objectif le Taiji (principe philosophique) en pratiquant dans l’interne et en réunissant le Jing (l’essence), le Qi et l’esprit.

Il y avait 53 mouvements dans le taolu (la forme) initial de Maitre Wu Yu-xiang et
Li Yi-yu, Hao Yue-ru l’a développé jusqu’à 96 mouvements en respectant la théorie de
Hao Wei-zhen : chaque mouvement doit contenir les 4 modes :
« Qi, Cheng, Kaï, He » Commencement, transition, ouverture, fermeture.

Hao Wei-zhen expliqua que dans chaque mouvement, il faut donner la force intérieure au commencement, puis se relâcher et enchaîner dans une transition correcte, en un mot, c’est
« Qi, Cheng, Kaï, He » Commencement, transition, ouverture, fermeture.

Donc les changements apportés par Hao Yue-ru ont stimulé l’évolution du Taiji Quan style Wu.
Depuis, la pratique des mouvements du Taiji Quan style Wu s’appuie sur une démarche concrète et claire. Ces principes se réalisent aussi dans le combat (tuishou).
C’est précisément cette pratique qui représente l’essence du style Wu.

Le Taiji Quan style Wu cherche toujours à évoluer en tant qu’œuvre vivante, en conservant des connaissances profondes et vérifiés de la théorie de Wang Wu Li et Hao.

Les mouvements et les positions sont concis mais la maîtrise des 4 modes et de la théorie est difficile à atteindre.

Ainsi « Shen, Bu, Shou Fa » mouvement du corps, la démarche, le mouvement des mains sont les 3 mouvements fondamentaux du Taiji Quan et sont toujours considérés comme le maillon le plus important dans le style Wu, pour cela il y a des règles très strictes :

Le mouvement du corps tient en 2 mots « Zhong, Zheng », pour chaque position, on insiste aussi sur le fait de pratiquer de l’intérieur vers l’extérieur, pour les mouvements des pieds il faut bien respecter la repartions du centre de gravité suivant la marche, rester droit et centré sur l’axe verticale avant tout, puis pour se déplacer on utilise la force interne en sollicitant le moins possible le corps ( par exemple pour s’incliner devant ou derrière, balancer à droite ou a gauche ou s’accroupir ou sauter).
C’est la raison pour laquelle le style Wu demande beaucoup de force dans les cuisses et le bassin, c’est une pratique grande consommatrice d‘énergie.

Pour le mouvement des mains, il faut tirer les poignets vers soi (la paume verticale), les mains ne doivent pas dépasser la pointe des pieds, les bras restent suivant un espacement naturel, puis dans la pratique il faut savoir harmoniser et unir le mouvement du corps, des pieds et des mains, et veiller à l’union de la force interne et externe, c’est-à-dire le contrôle de la force externe par la force interne.
On respecte l’unification de l’esprit, du Qi, et de la pratique.

L’esprit commence le mouvement, puis le Qi se mets en mouvement puis vient enfin le mouvement physique du corps.
Donc, c’est un style avec des mouvements du corps globale dans l’harmonie, c’est un style stable et imperturbable mais aussi très vif, c’est aussi un style d’apparence raffinée mais cependant très ferme.
Tout cela montre les caractéristiques et les principes du Taiji Quan.

WANG MU YIN (HAO YIN RU)

Le Taiji Quan style Wu possède ses propres caractéristiques :

s’adapter aux changements de l’adversaire, attaquer en utilisant la force de l’adversaire.

Pour principes, on s’appui sur le principe de piéger l’adversaire sur une feinte d’attaque puis on utilise sa force, on se débarrasse d’une attaque puissante avec un brin de force.
On peut réaliser de tels principes avec un esprit et un Qi parfaitement habile et entraîné.

En renforçant la force interne, les faiblesses ne sont plus visibles, en rendant nos mouvements imprévisibles, on peut duper l’adversaire. En atteignant cette capacité à se masquer soi même, on peut contrôler aisément les autres comme par magie.

Il faut bien comprendre que la répétition des mouvements est la base du combat, le mouvement c’est le combat, le combat c’est le mouvement.

Le Taiji Quan style Wu a bien hérité des principes et de la théorie du Taiji Quan, c’est non seulement le fruit de la recherche de 5 générations de maîtres de la famille Wu, Li, Hao, c’est aussi une expression de la vérité du Taiji Quan.

WANG MU YIN (Hao Yin Ru)
4e génération de la famille Hao du style Wu.

(1) Wu vient du nom de famille de ses fondateurs
(2) Hao est aussi un nom de famille
(3) 1851-1862
(4) (officier de province sous les Qing).
(5) 1821-181
(6) Fu : poser, Gai : couvrir, Dui : adresser, Tun : avaler
(7) Candidat reçu aux examens impériaux à l’échelon de la province.
(8) Les secrets en cinq mots
(9) le secret d’éparpiller et lâcher
(10) Le secret de la répétition du mouvement de combat

Traduit du Chinois par LU Yuanxia.

Du courant Interne

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